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Sweety all-in-one
3 décembre 2010

Polska, polska

Je préfère habituellement voyager par mes propres moyens, mais pour la Pologne, j'ai décidé de profiter du DSC_0023club Erasmus et de son voyage organisé à Krakow et Auschwitz.

Nous partons en train de nuit pour Cracovie le jeudi soir pour être de retour le lundi matin à une heure impossible.
Vous ai-je déjà parlé des trains tchèques ? Vous voyez nos chouettes trains français ? Vous oubliez complètement. Le train tchèque, il date des années 50 (ou peut être avant), il a des banquettes toutes molles d'un orange-rougeâtre comme c'était la mode dans les années 60, un chauffage qui se règle avec une poignée dans chaque compartiment, de même pour la lumière. Ca, c'est si vous êtes chanceux. Autrement, vous pouvez avoir les trains des années 20, tout serrés, mais au moins, vous avez des banquettes de 3 + 3 et ça c'est chouette quand on est en groupe.

Autre chose, n'essayez jamais de prendre un train en stop (autrement dit, de ne pas acheter de billet), les contrôleurs passent à chaque arrêt.
Nous avons survécu au train tchèque non sans quelques dommages collatéraux. 2h de retard, mal de dos insurmontable et une fatigue extrême.

DSC_0039Après s'être installés dans notre auberge de jeunesse (yellow hostel), nous suivons notre guide pour la journée, l'ami polonais de l'un de nos "accompagnateurs". Nous prenons un petit déjeuner léger puis c'est parti pour plus de 2h de marche dans la ville.
Cracovie est une très belle ville, encore plus agréable à visiter tôt le matin lorsque les marchands ambulants s'installent dans les rues. Il y en a beaucoup de ces petits marchands ambulants. Tour à tour nous croisons des stands de Bretzel (à chaque coin de rue), un vendeur de boîte d'allumettes (un vélo, DSC_0045et une petite remorque), un marché de fleur, une vendeuse de barbe à papa...

Le château est également une étape à ne pas manquer (nous nous sommes levés aux aurores pour cela le lendemain matin), de belles coupoles, une belle chapelle, un gros dragon.

Mais le plus marquant, fut le soin apporté à la décoration des pubs et des restaurants. Tout en bois, une vieille cuisine ou une maison de chasseur, dans une cave avec leur propre bière, il n'y a pas à dire, les polonais ont le sens du pittoresque et de l'agréable à regarder autant qu'à boire ou manger.

DSC_0056Vous connaissez bien entendu la spécialité polonaise, les "pierogi", ces espèces de raviolis avec une pâte plus fine, fourrés à la viande, au chou, aux champignons et même aux fruits. Un vrai délice.
Leurs petits biscuits sont également à goûter à savourer avec excès.

Deuxième fait marquant, la place de la religion en Pologne. Je DSC_0131sais, que Jean-Paul 2 était polonais, mais je ne m'attendais pas à me retrouver dans le pays le plus catholique du monde lorsque j'ai signé pour le voyage.
Des églises, il y en a tellement que certaines ont dû être détruites. Mais celles qui restent sont toutes emplies de familles, personnes seules ou accompagnées, jeunes ou âgées. De la petite fille au grand-père, tous s'agenouilleront en rentrant et en sortant, faisant face à... je ne sais pas, avec un signe de croix.
Puis tous méditeront et prieront là quelques instants, certains iront se confesser auprès des deux prêtres installés à cet effet, DSC_0148puis ils iront assister aux deux messes journalières avant de gentiment sortir dans un bar en mini-jupe et talons haut ou pantalon et chemise bien sûr.
Les polonais aiment faire la fête, les polonaises... ne doivent pas aimer s'habiller étant donné la faible couche de vêtements qu'elles portent pour sortir (pire que les irlandaises, oui oui oui! voilà pourquoi ils émigrent tous vers l'Irlande!).
N'essayez point de trouver une place dans un pub un samedi soir à 21h30, c'est peine perdue. Et pourtant, les bars s'alignent dans les rues, côtes à côtes.

Je suis également allée visiter les mines de sel, pas très loin de DSC_0223Cracovie. Classées au patrimoine mondiale de l'Unesco, elles sont visitées chaque année par un million de personnes, entre 60 et 100 mètres sous terre.
Il m'aura fallu énormément de courage et de préparation pour franchir la porte d'entrée. Dalila et Noémie m'avaient prévenues, mais c'est quelque chose qu'il ne faut pas louper. C'est tellement bête de passer à côté d'une telle merveille pour une stupide phobie.
Puis Martin m'avait dit "ne t'inquiètes pas, je te tiendrai la main". Bon, alors c'est parti. La descente des escaliers était impressionnant du fait que l'on regarde tous au centre, sans n'en voir la fin. Mais ils sont construits d'une telle manière que l'on ne voit ni l'extérieur, ni la profondeur. 64 mètres plus bas, l'immensité sous-terraine s'ouvre devant moi. Et mis à part lorsque nous traversons les corridors et que les portes claquent derrière moi, il n'y a pas vraiment de quoi avoir peur, je me laisse plutôt envahir par la beauté des lieux et des sculptures de sel. Ici aussi, il y a une chapelle, une image de la vierge.
Des stands de souvenirs puis de quoi se sustenter. J'achète une plaquette de chocolat et un kinder bueno. Et en attendant l'ascenseur qui nous ramènera vers la surface, après trois heures de visite, dans la longue file d'attente dans une tunnel étroit, je mange et finit la plaquette de chocolat, alors je piétine gaiement, puis moins gaiement, puis j'éclate. On me fait passer tout devant et un couple anglo-polonais dont le mari est le portrait craché de Georges Clooney s'occupe de moi. J'ai droit à un ascenseur pour nous trois et c'est tout. Un ascenseur de mineur, ouvert partout et qui vole vers la surface en un temps record, quelques secondes, peut être quelques minutes, qui me semblent pourtant interminables.
Finalement, nous voilà sortis. Je suis soulagée, très fatiguée, heureuse de l'avoir fait.

Le lendemain, c'est une épreuve plus dure qui nous attend. La visite du camp d'Auschwitz et Birkenau. Rien DSC_0438de gai, mais un devoir pour quiconque en a la possibilité. Notre guide est une petite femme toute pimpante, à l'accent parfaitement anglais, souriante et active. Elle nous conte cette histoire, l'Histoire. Et on écoute, on suit, ne réagit pas vraiment. On y est. On en a tellement entendu parlé, vu, lu, mais là nous y sommes. L'immensité est là devant nous. L'horreur, l'odeur est encore présente. Nous posons pied ou des millions de personnes sont mortes. Timides, nous ne savons pas trop où marcher. Il fait froid, très froid. Tout est là.

Puis nous rentrons, on discute, on blague, se remonte le morale, sautillons pour nous réchauffer. C'est fait, c'est terminé. Nous ferons attention pour que ça ne se reproduise plus jamais. On laisse la torture et l'horreur derrière nous, l'histoire appartient à l'Histoire, le passé au passé, et au présent nous voilà retournés.


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