Raconte moi la montagne

Coucou tous ! C'est votre baroudeuse préférée qui vous parle. De retour de sa dernière classe verte, elle a déjà du mal à s'y faire... Alors afin de garder tous ses souvenirs proches et bien réels, voilà qu'elle vient vous raconter son histoire préférée... l'histoire de la vie.

Bien sûr que c'est un cycle éternel avec Simba, Muffassa et toute la bande. Mais pas uniquement. C'est également la découverte, l'apprentissage et l'intérêt. Autant pour les petits parisiens que pour leur animatrice.

château de Vizille

J'ai fait 2 classes avec la mairie de Paris, une classe du 18ème et une classe du 3ème, deux milieux complètement opposés, mais des enfants sensiblement similaires. Ils n'ont pas vécu dans le même environnement, qu'il soit familial ou géographique, n'ont pas eu les mêmes chances, leurs parents n'ont pas les mêmes origines ni les mêmes emplois et encore moins les mêmes possibilités financières, mais ce sont pourtant des enfants tout autant intéressés par la vie qui les entoure. Pas de la même façon, pas avec le même vocabulaire ni avec les mêmes connaissances préalables, mais une envie, un désir d'apprentissage très présent, qu'il soit enfoui ou nettement visible.

Pour que vous ne soyez pas perdus, j'ajoute que j'étais toujours dans le même centre bien connu, à Laffrey.

Chaque classe avait un programme différent autour d'une thématique similaire, l'équitation. Sept séances de 2h à poney, 1h de théorie et 1h de pratique. Mon vocabulaire équestre a sensiblement évolué. Ainsi je sais (ou plutôt j'ai réappris) qu'une fourchette n'était pas seulement un ustensile de cuisine. Je connais les allures du poney et sais qu'il porte une robe même lorsqu'il n'a pas prévu de sortir. Je connais le nom du mâle castré (et non du mal castré comme un enfant avait compris =)) et sais que la race du plus petit poney du monde est le falabella.
A quoi cela va-t-il me servir ? Je ne l'ai pas encore déterminé mais ne sait-on jamais, cela restera bien au chaud dans un coin de mon cerveau.

Mais la plus belle et la plus grande découverte de ce premier séjour fut la pédagogie Freinet, merci à mes deux super instituteurs ! Si vous ne connaissez pas encore cette pédagogie, je vous conseille d'aller de suite googliser tout ça, pour ma part, je suis déjà conquise ! Ces enseignants ont accompli des miracles et ni la violence ni les cris ne sont leurs armes.
Je ne saurais jamais aussi bien l'expliquer qu'eux, mais voici ce que j'ai retenu de cette méthode :
- Les lois (règles) du site, de l'école sont affichées et ne peuvent donc point être ignorées de tous
- Les enfants participent activement à la vie  de leur école par le biais de conseils où sont débattues diverses questions, où des félicitations sont distribuées entre les enfants, et les problèmes apparus sont déliés
- L'apprentissage est basé sur du concret, des scènes de la vie de tous les jours auxquelles les enfants peuvent s'identifier
- Lorsqu'un enfant est gênant et ne respecte pas une règle, il reçoit un gêneur (comme un avertissement). Au bout du 3ème dans la même journée, il est privé de certains de ses droits (qu'il connait bien sûr grâce aux lois). Plus le droit de se lever en classe, de jouer loin de la maîtresse, d'aller manger avec les amis, d'aller en veillée.
- Lorsqu'un enfant est isolé, il doit apprendre à se comporter comme les autres enfants qui n'ont pas été isolés et découvrir pourquoi et comment.
- Avant punition, la version de chaque enfant est écoutée, car l'accusé aussi a droit à la parole

N'oublions pas qu'un enfant est un adulte en devenir. Nous sommes là pour le guider, pas pour lui mâcher le travail ni pour l'abandonner seul sur la route.

La deuxième classe m'a apportée énormément. notamment que même en restant moi-même, sans effectuer des choses extraordinaires, je pouvais être appréciée des enfants. Je ne pense ni avoir été trop laxiste, ni trop sévère. Il faut dire que côté discipline, nous n'avions pas grand chose à faire. Les enfants étaient très polis, agréables et ne se battaient pas entre eux. Bien sûr, il y eut des chamailleries et des reprises, rien d'anormal avec des enfants. Mais il n'y a pas de normale avec les enfants. Ils nous surprendront toujours.
Pour eux nous avions envie de nous surpasser, d'en apprendre dix fois plus pour leur retransmettre notre savoir tout fraîchement obtenu.

J'ai pu faire du pony pony run run (ou ponai, au choix =)) ! Deux fois, vous auriez dû voir mon air idiot lorsque Thibault m'a fait cette surprise avec les BE! Vous noterez la tenue tout à fait adaptée. Et la p'tite Sophie elle a même fait du galop.

Cette deuxième classe a également noté la naissance du premier poulain made in le club, Acajou.

J'effectuai avec eux pour la seconde fois la balade des crêtes avec un accompagnateur en moyenne montagne, différent du premier, il a insisté sur des points totalement différents ce qui fait que j'ai eu l'impression d'effectuer deux "visites" totalement différentes.
Autant avec Pèj j'ai appris à goûter certaines plantes, observer une araignée, les hameaux et leur position stratégique, autant avec J. j'ai observé deux terriers de blaireaux, ai appris que ceux-ci étaient des animaux propres qui creusaient des wcs à quelques mètres de leur terrier.

• Le renard est notre sauveur à tous, sans lui nous serions bien plus qu'envahis de souris, il aime la colocation et ne se fatigue donc pas à se creuser son propre terrier.
• Les fleurs sont comme les femmes ; pour séduire elles se mettent une belle robe et du parfum.
• Le miel est le vomi des abeilles, elles vomissent la moitié de ce qu'elles ingurgitent.
• Grenoble est la ville la plus plate de France et pourtant elle est entourée de montagnes.
• Tous les chiens descendent du loup, loups qui ont été réintroduits en France comme les chamois depuis l'Italie. On compte donc maintenant 45 meutes de loups en France. Ils peuvent parcourir 40 km par jour.
  
• Le loup est le vétérinaire des animaux. Il empêche les maladies de se propager car mange les animaux les plus faibles... autrement dit les animaux malades.
• Le houx s'est créé des épines pour se protéger des animaux. En effet, étant une plante basse et résistante, c'est une des seules à offrir ses feuilles comme nourriture en hiver. Alors pour empêcher les animaux de le déplumer, l'astucieux monsieur houx s'est couvert d'épines.
• Les orchidées sauvages sont des fleurs rares donc protégées. Elles sont rares tout simplement car pour se reproduire, il est nécessaire que leur semence tombe à l'endroit où est planté un champignon, qu'il soit encore sous terre ou sorti.
• Les tiques m'aiment... j'en ai attrapé deux lors de mes balades. Elles sont attirées par les couleurs vives et le blanc... Attention à ne pas les arracher lorsqu'on ne s'y connait pas ! La tête pourrait bien rester enfoncée. On sait si elles nous ont transférées leur maladie favorite si un bleu en forme de bague (creux...) se forme. Hop, on file sans attendre chez le médecin (pour moi, tout va bien :)).
• Les moustiques sont plus voraces et leurs piqûres nettement plus douloureuses en juin à la montagne car les petits insectes stockent leur venin pendant tout l'hiver.
• Pour connaître l'âge des résineux, il suffit de compter leurs étages : 1 étage = 1 an.

En espérant que ce petit partage de connaissances vous a plu ! Pour ma part, je n'aspire qu'à en apprendre plus... mais quand ?

Comments

[claire/rave]

:) Je ne sais pas pourquoi je lis cet article en plein milieu de la nuit mais il me fait sourire (et je vais me renseigner sur Freinet)

[Arturine]

Ahhhh mais si tu es venue à Grenoble, tu étais chez moi :D !
Eh oui Grenoble est la ville la plus plate de France, assez difficile à croire j'avoue ^^ !