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Sweety all-in-one
6 juillet 2010

Big wheels keep on turning...

J’ai mis bien du temps à venir vous conter toutes mes aventures, mais croyez-moi, cela était bien indépendant de ma volonté. Quoique l’on puisse en penser, j’ai été bien occupée ces premiers jours, entre la réadaptation, les problèmes survenus en Colombie pour Sweetie (ceux-ci sont contés , chez elle bien sûr), les retrouvailles avec Laura et la rencontre de Jess, toutes deux en vacances à New York, les feux du 4 juillet et une connexion Internet, il faut bien le dire, défaillante.

***

Revenons donc à la veille de mon départ. La nouvelle valise arrive avec momie le soir, et ne tarde pas à se remplir, une dernière touche de vernis sur mon herbier que j’abandonne pour l’été, un dernier post-il collé sur un des innombrables papiers à envoyer, une dernière vérification d’email et à 2h, ouf, je suis couchée. Pour mieux me réveiller… 2h plus tard.

***

C’est le départ. La valise est bouclée, le bagage à main fin prêt, le passeport est là aussi et les billets…. Oups ! les billets… Mais nooon, je vous fais marcher ! ils sont là les billets, sur ma boîte mail, avec une imprimante qui ne marche pas.

C’est pas grave. Direction Valence ville où je dois prendre le TGV, avec un petit crochet par le travail de momie pour imprimer tous les billets. Puis la gare, 29 minutes de train jusqu’à Lyon Saint Exupéry, je reste dans l’entrée et lutte pour ne pas m’endormir.

***

Et voilà. Il est 7h, je suis devant l’enregistrement… qui n’ouvrira qu’à 10h. J’ai le temps de me poser sur un banc, et de regarder les voyageurs passer. Entre Alger et Oran, j’ai parcouru des milliers de kilomètres, et je m’y croirais. De très nombreuses familles qui semblent pour la plupart se préparer à passer l’été au pays, au « bled ». Qui a dit que le voile se propageait ? Il semblerait qu’ici, seules certaines personnes âgées l’aie gardé. On reconnait les touristes… une seule valise de taille raisonnable, qu’ils semblent ridicules au milieu de cet amas de cabas, cartons et chariots débordant de valises.

Une très vieille dame s’assit à côté de moi. Elle a du mal à parler, et de toute évidence, à emporter beaucoup trop de poids dans sa valise, tellement que l’hôtesse ne veut pas l’enregistrer. Elle sort un énorme trousseau de minuscules clés de sa poche, et voilà que, tremblante, elle tente de trouver celle qui ouvrira le gigantesque cabas, sous les cris de sa fille qui la presse et l’engueule, moitié en français, moitié en arabe. En désespoir de cause, ses gestes désordonnés ne conduisant à rien, elle me demande un couteau en arabe. Je ne pensais pas avoir autant bronzé, mais elle semble croire dur comme fer que je suis de là-bas puisqu’elle parle français aux autres personnes et continue de me noyer de paroles plus ou moins compréhensibles suivant s’il y a des gestes ou non.

Puis voilà qu’elle arrache le cadenas et commence à sortir… 10 mètres de tissus, des habits d’hiver pour bébé, des habits pour enfants, du café, des crèmes… Mon voisin et moi échangeons un regard amusé et attendri. Puis la voilà partie pour l’été avec ses petits enfants, abandonnant ses effets à sa fille.

***

Mon comptoir ouvre enfin, et 10 minutes plus tard, me voilà sans valises, avec mes deux boarding passes. Je passe la sécurité, étant la seule, discute un peu avec les agents qui me souhaitent un très bel été, puis attends de nouveau, Bill Bryson dans les mains. Ne vous méprenez pas ! Bill Bryson est un auteur, et c’est son livre que je tenais dans les mains, down under, ce même livre qui a attiré l’attention d’un autre passager qui a engagé la conversation la seconde même où mon livre fut posé. On peut dire qu’il n’a pas perdu de temps ! Il est américain, de Floride, mais ne va jamais à la plage. Il s’appelle Juan car ses parents viennent de Puerto Rico, mais il ne parle pas espagnol pour autant.

Puis hop, dans l’avion. Je meurs de faim, mais le vol pour Londres étant court, nous n’aurons droit qu’à un minuscule paquet de chips. Autant le dire, une bouchée de chips.

***

J’arrive à Londres, pas le temps de discuter, je me retrouve dans une file qui me semble interminable, et je n’ai qu’une heure pour changer d’avion. J’arrive enfin au bout, juste le temps que l’on vérifie mon boarding pass et mon passeport… et me voilà de nouveau en train de faire la file pour la sécurité… une fois celle-ci passée, je cours jusqu’au grand panneau, mon avion est indiqué comme « gate closing ». mais ils sont gentils… il n’y a que 15 minutes à pied pour s’y rendre. Et je cours encore et encore, la boucle de ma sacoche d’ordi se détache, j’attrape la poignée, mon bagage à main de l’autre côté, mon sachet de liquides, mes papiers, mon collier et mon blouson toujours dans une… extra main, mais rien ne m’arrêtera. A mes côtés, d’autres français courent, nous allons au même endroit, « mais pourtant, on n’a vraiment pas traîné !! ». Et on l’entend… la fameuse voix « last call for passengers Clary –prononcé à l’anglaise-, gnagna et gna, gate 23 » et celle d’une hôtesse de l’air au loin « Are there any more passengers for New York ? », et nos voix à l’unisson « YEEEEEEES », « hurryyyy ». Et je cours et je cours, comme dans les films, vers… euh personne. Et là, c’est le bide…

Bon, peu importe, j’arrive dans l’avion qui n’a pas décollé, transpirante, tant pis pour mes voisins, je suis là et bien là !

Etant donné que ce récit est déjà bien trop long, je vous mets mes notes pour la suite, parce qu’elle parle d’elles-mêmes.

***

Courir pour avoir son avion, entendre son nom de famille prononcé à l’anglaise craché par les hauts-parleurs de l’aéroport, écouter ce last call comme dans les films romantiques ; mais que cette fois-ci c’est moi qui cours vers… personne.

Ne pas s’endormir ne pas s’endormir ne pas s’endormir ! Regarder Valentine’s day. Aider son voisin à remplir sa feuille d’entrée dans le territoire américain, discuter un peu avec son voisin jordanien et observer du coin de l’œil sa voisine effrayée par le film qu’elle regarde.

Plonger dans un bain américain.

S’entendre dire « hello gorgeous » par –oui oui- le douanier, qui me glissera à voix basse que je n’ai plus besoin de remplir le formulaire vert car maintenant, ils me connaissent. Fini les papiers pour mettre un pied sur le territoire US. Et puis rire lorsqu’il regarde la photo sur mon passeport en me disant « oooh you’re getting better and better ». Je n’y peux rien… si je suis méconnaissable sur cette photo.

Chercher partout son chauffeur qui n’avait pas mis son nom sur la pancarte. L’attendre alors qu’il court vers la voiture pour que je n’ai pas à marcher. Ecouter le taxidriver raconter sa vie de père de famille équatorien, vivant à NY afin d’envoyer de l’argent à sa famille restée au pays. Se rappeler ses cours d’anglais où nous parlions de l’immigration et des familles aux pays et avoir pensé que c’était fini. Regarder la photo de la « dora » comme il le prononce –daughter-, la dernière fois qu’il la vue. Il y a 16 ans. L’écouter me parler de son frère qui serait un perfect match pour moi, et l’entendre me dire qu’il faut que je me marie avec un espagnol comme ça je parlerai trois langues couramment. Puis répondre à ses questions en espagnol, en espérant ne pas trop cafouiller.

Ne pas briser sa conviction que j’habite Londres loin de ma famille qui habite en France… et l’écouter dire que je suis une fille bien et que j’irai loin.

Se dire que non, je ne vais pas avoir un accident de voiture avant d’arriver à Chappaqua. Nous sommes à NY… doubler par la gauche, la droite, slalomer, couper la route, s’imposer scandaleusement d’une voie à l’autre dans des files immobiles. Aaah… c’est donc de la vie réelle que les scénaristes tirent les scènes de course poursuite. Finalement, les héros ne conduisent pas si vite que cela, ils conduisent simplement à l’américaine. Se retrouver coincée entre une limousine et des vans familiaux aux autocollants patriotiques.

Arriver à la maison et avoir tout le monde qui lui saute dans les bras, oublier la fatigue et commencer de suite les cours de français. Se souvenir de tous les détails oubliés et découvrir les changements effectués. S’endormir paisiblement dans son lit de princesse en rêvant de princes charmants (tant qu’à faire).

Se dire que c’est une nouvelle expérience et tenter de ne pas comparer avec l’année précédente.

Retrouver la chienne avec joie et s’accaparer la laisse dès les premiers instants. Ne pas avoir oublié le chemin de la médiathèque et s’y rendre rapidement, fière d’avoir ramené sa carte (qu’il faut réactualiser…).

Aller faire des courses, recevoir de l’aide à tous les rayons et s’entendre dire « bye bye nanny » quand on quitte le magasin.

S’entendre dire 50 fois « oooh I love your tee-shirt it’s so cuuuute » et se demander quelle idée nous est passée par la tête d’avoir choisi le tee-shirt avec des nœuds-nœuds ce matin…

Voir 70 personnes s’arrêter près du chien, jouer avec lui et me dire qu’il est sooo cuuuuute. Mais quelle idée d’avoir pris le chien ?

Ecouter la dame toute fière tendant son sac à main au chien en lui disant « ooooh yeeees you can sniff my bag ! yes yes yes sniff it ! ». A chacun ses petits bonheurs…

Puis entendre une dame âgée parler dans un français parfait après avoir mentionné que l’on est gauloise.

Ecouter une femme déblatérer son discours comme quoi elle aussi à un chien à la maison et que c’est certainement cette odeur que sent Rosie et nous souhaiter une bonne journée, tout cela à la vitesse de l’éclair et sans même prendre de pause pour respirer.

Remarquer tous les petits changements dans le village et se dire que l’on aimerait faire partager cela en photos… lorsque j’aurais pris les photos.

Découvrir qu’il y a un monsieur qui s’occupe de la circulation aux heures de pointe au croisement du parking de la gare et la grande route traversant Chappaqua. Le regarder gesticuler, sifflet au bec et me saluer le 2ème jour, se souvenant de m’avoir vue la veille ; arrêtant toutes les voitures pour me laisser passer.

Promis... dans le prochain récit, il y a aura des photos. En attendant, bonne chance ! Faites une pause :)

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Commentaires
L
Ayéééé tout luuu!!:D<br /> <br /> Ca commence fort!
C
Wahou comme dit Bubulle, je suis essoufflée rien qu'à te lire lol! Mais j'aime bien le style "notes" ;)<br /> En tout cas, ça donne envie !!! Dis, tu me laisses ta place l'été prochain :p ?
B
Whoua! ca en fait des choses! J'ai dejà failli rater un avion aussi à Londres... Dommage que tu ne courrais vers personne!<br /> <br /> Comme tu le dis si bien "ne pas comparer"... Je te souhaite un bon été!
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