Dobriden !
Vous
raconter tout ce que j’ai vu et fait ces derniers jours est de l’ordre de
l’impossible (en un article digeste et agréable à lire). En voici néanmoins un
petit condensé, afin que vous ne passiez pas du 2ème épisode au 5ème
sans n’y rien comprendre.
Etant
donné que les agences sont fermées les week-ends, j’ai profité de ces deux
jours de répit pour visiter quelques petits bouts du centre-ville avec Dalila.
Une
petite soirée au pub de l’auberge avec Tomoka, japonaise backpacker pour la
première fois. Une bière pour elle, un cocktail pour moi. Elle m’enseigne les
rudiments du pliage japonais, une jolie fleur et une grue. Puis nous allons
finalement nous coucher, car dimanche matin, il faut se lever tôt si on veut
faire le tour gratuit de Prague. Je conseille ce tour à tout le monde ! Il
existe en anglais et espagnol pour sûr, peut être en français aussi, qui sait…
Cette compagnie existe dans les plus grandes villes d’Europe et est composée
d’une équipe jeune et très dynamique, passionnée par la ville où ils vivent
actuellement. Bref, ne loupez pas les tee-shirts rouges !
Le
lendemain, la recherche reprenait. Debout à 10h, 10h15 sur Internet à
actualiser ma boîte mail dans le vague espoir de voir arriver les offres
promises par les diverses agences. Mais toujours rien. Après avoir dégusté un
repas succulent au Pet Penez, pour ne pas changer les bonnes habitudes, Dalila
et moi nous rendons dans une des agences, après en avoir appelé une autre, sans
réponse concrète.
Mon
dossier n’avait pas été pris en compte, et me voilà donc en train d’en remplir
un autre. Et une journée de perdue !
Pas
si perdue que ça, puisque ce soir-là, la Sophie des voyages s’est finalement
décidée à reprendre le dessus sur la Sophie timide. S’en suivent de longues
discussions avec ses compagnons de chambre : Ashley l’américaine gothique
qui souhaite s’installer à Oslo après son trip en Europe, la russe timide qui
étudie médecine à Prague et disparait étrangement toutes les nuits entre 19h30
et 6h30, Ana Paola la brésilienne habitant à Londres pour apprendre l’anglais
qui va bientôt obtenir sa double nationalité Brésil-Italie, l’Indienne
expatriée à Manchester depuis ses 6 ans qui profite de ses 6 semaines de
vacances pour l’année pour faire un tour d’Europe de l’Est et enfin, la coréenne
de Seoul qui passe 5 semaines en Europe pour la première fois de sa vie,
enchainant les capitales.
6
filles au passé complètement différent discutent jusque 2h du matin dans leur
dortoir. Des voyages, de l’immigration, de culture, d’études, de cuisine et de
façons de penser tout simplement.
Mardi,
je prends les recherches en main ! Les appartements que l’on me propose ne
sont pas dans mon budget ou finalement plus disponibles. Je fais donc une
recherche sur le forum de expats.cz et contacte plusieurs personnes aux offres
raisonnables, et de particuliers à particuliers. Je visite un appartement, par agence, mais il
est très très loin, au milieu d’une zone industrielle et de champs, et bien
qu’il soit sympa, il n’y a pas possibilité de le meubler.
Mais
une autre des personnes contactées me rappelle finalement, à peine après avoir
refusé. Nick à l’appareil... Je peux visiter dès le lendemain matin cet
appartement qui me semblait être un véritable bijou. Derrière le Palladium, à
côté de la Municipal House dont je vous avais mis des milliers de photos ici, à
côté de plusieurs arrêts de tram et de métro. Et surtout, dans les prix que je
visais, moi qui voyais ne pouvoir vivre que bien loin du centre avec ce
budget-là.
Visite
effectuée, je suis conquise ! Je dis oui sur le champ –personne n’aura le
temps de me le piquer- . Un 33m² en plein centre ville, cuisine-salle à manger,
hall, et toilettes-sdb. Une machine à laver dans la grande salle de bain, un
lit en mezzanine dans la salle à manger, un canapé convertible sous la
mezzanine, une cuisine avec un bar et plein de placards.
S’en
suivent plusieurs jours de shopping et installation. Il me faut une petite
penderie, des tabourets pour le bar, une armoire dans la salle de bain et des
rangements pour le bureau. Ikea, fournisseur officiel de mon appartement !
J’achète également couettes, draps et oreillers, casseroles, poêles et
couverts.
Un
peu de tissus, du fil et une aiguille, voilà de quoi occuper mes soirées loin
d’Internet. Je visse, cloue, enfile, tourne et retourne, et petit à petit,
l’appartement reprend vie. J’aère, fais à manger, pique et tire, voilà un
rideau, voilà un pan d’armoire de salle de bain où accrocher mes boucles.
Puis
je vais au regroupement d’Erasmus, me sociabilise, les suis au pub, et nous voilà
chez moi pour la première after-party. On boit, discute, joue aux cartes, les
copains partent avec promesse d’une future soirée.
Alors
on range, nettoie, capte Internet au Palladium, modifie son profil couchsurfing
et commence à recevoir des requêtes.
On
accepte, achète un matelas gonflable, d’autres verres et allons accueillir les
deux premiers couchsurfers. Et les voilà, ils sont là, sur mon canapé, dormant
à poings fermés, heureux d’avoir trouvé un endroit où ronfler en toute
tranquillité. De nouvelles discussions, partage de pizzas, le Chapeau Rouge
(pub) de nouveau. Et mon attente désespérée de les voir enfin se réveiller, moi
qui suis propre, habillée, et qui n’aspecte qu’à tout leur montrer.
Ma
découverte de la ville poursuit son cours. De nouveaux plats tchèques essayés,
de nouveaux mots adoptés, de nouvelles rues parcourues. Une petite viennoiserie
découverte et d’autres buildings que l’on immortalise.
Petit
à petit, je fais attention à la culture, aux prix, remarque le petit
autocollant « pas de pistolet » sur les portes des banques et de
commerces.
Je
les vois, tous ces macDo, ces Starbucks et ces boutiques bien loin d’être
tchèques. Comme une envie de tout changer… le capitalisme remplace le
communisme. Je les vois ces voitures qui ne peuvent stationner dans les rues du
centre le samedi, ces machines qui viennent nettoyer les rues, et ces hommes
qui brossent le pavé rigoureusement devant elles. Je les vois, ces bières qui
accompagnent les repas, ces SDF qui dorment dans le parc, ces impressionnants
rayons d’alcool remplissant chaque mini et grands supermarchés.
Puis…
on se refile les anglophones en rigolant « non va-y toi ! »
« mais pourquoi moi ? », pendant que le client, l’étudiant,
attend, mal à l’aise. On essaye de les arnaquer aux restaurants du
centre-ville, TVA 20% ? Non comprise dans le prix de départ. Taxe pour
s’asseoir au restaurant ? C’est comme ça. Euuh d’où viennent ces 2 bières
sur la note ? Mais si, vous les avez bues. Et le pourboire n’est pas
inclus. 5 ou 10% de la note.
Alors,
ne vous faites pas avoir. De toutes les propositions ci-dessus, seule celle du
pourboire devrait être appliquée. Votre repas à 4€ risquerait sinon de se
retrouver être un repas à 15€. Pour éviter tout cela, évitez les restaurants du
centre-ville ; préférez les plus typiques, et vérifiez toujours votre
note.
Pour finir sur une note des plus joyeuses, Dalila et moi avons achetée notre première place d’opéra ! Nous irons voir Carmen le 30 septembre, au balcon, pour 20€ ! Sortez les appareils, nous sortons les belles robes !
Article écrit hier matin, je n'ai toujours pas Internet à l'appart donc je vous fais partager rapidement ce que je peux!